De Standaard et Het Nieuwsblad révélaient samedi 25 mai 2013 que, pour réaliser des économies, la Défense étudie la possibilité de confier la surveillance de certaines casernes militaires à des firmes de sécurité privées. « Nous sommes pour l'instant dans une phase de réflexion à ce sujet. Des décisions concrètes n'ont pas encore été prises ", a précisé la porte-parole de la Défense, Ingrid Baeck...
« Ce n'est donc pas une surprise », a expliqué le syndicaliste Dirk Deboodt (CGSP/ACOD). « Les soldats qui assurent actuellement la surveillance des casernes font chaque année des dizaines de milliers d'heures supplémentaires, car ils sont trop peu nombreux. Le payement de ces heures supplémentaires représente une dépense très importante pour la Défense qui cherche donc une autre solution, notamment pour la surveillance des casernes moins importantes. Je ne pense par contre pas que la surveillance d'une caserne aussi stratégique que celle de Kleine Brogel sera rapidement confiée à une société privée », explique-t-il.
C’est le chef de l'armée, le Général Van Caelenberge, qui a expliqué lui-même le 18 avril 2013, lors d’une réunion avec les syndicats, qu'un groupe de travail avait été mis sur pied à ce sujet.
La CGSP/ACOD estime que cette proposition constitue cependant une nouvelle réduction de la fonction publique.
Patrick DESCY (CGSP/ACOD) rappelle à une journaliste de la RTBF Radio : « Il existe un accord de gouvernement qui dit clairement que les privatisations dans la fonction publique sont limitées au strict nécessaire. Or, on n’est pas dans cette situation. La Défense réduit drastiquement son enveloppe en personnel et voudrait privatiser ? On sait que cela coûtera plus cher. Si ce n’était pas le cas, il y a longtemps que ce serait fait pour la médecine du travail, par exemple. »
M. Deboodt s’interroge : « Nous nous posons également des questions en ce qui concerne la sécurité. Un soldat fait toujours son travail, que ça lui plaise ou non, mais que se passerait-il si une firme privée en charge de la surveillance décidait de faire grève ? »
Selon Patrick DESCY, « La volonté de tout privatiser est une erreur, surtout si le travail est actuellement bien exécuté. Il suffit de se rappeler les J.O. de 2012 à Londres, lorsque l’armée britannique a été obligée de venir remplacer G4S qui était incapable d’assumer son contrat ! »
(Belga et RTBF Radio)
Article en relation
L’image idyllique de G4S ne sera plus la même après les J.O. (Info-Défense SEP 2012 (Pg4)
Et dire que l’on voudrait leur confier la garde de nos quartiers militaires...
Ce n’est ni la première ni la dernière fois que ce genre de pagaille se produira. La sécurité des Jeux olympiques, qui devait être assurée par G4S a tourné au cauchemar pour les organisateurs. Le directeur général de l’entreprise privée a assuré devant une commission parlementaire britannique n’avoir été mis au courant des problèmes rencontrés pour honorer le contrat de 10.400 gardiens privés pour les JO que le 3 juillet, alors qu’il était en vacances. En attendant, le désordre dans le domaine de la sécurité est de pire en pire. Un vrai fiasco !
Le gouvernement a dû mobiliser en catastrophe 3.500 soldats et plusieurs centaines de policiers supplémentaires pour pallier la défaillance de G4S, incapable de fournir l’intégralité du nombre de vigiles qu’elle s’était engagée à recruter pour les JO. Soumis au feu des questions, le directeur général a admis que seulement 4.200 gardes étaient à pied d’oeuvre, et qu’il espérait encore fournir 7.000 vigiles, mais a reconnu qu’il n’avait pas la certitude que les personnels recrutés et formés par son entreprise pointeraient effectivement le jour venu, le taux de présence étant «normalement de 90%». (Ce qui fait, normalement, plus de 1.000 exemptés…). Et ce sont les mêmes qui critiquent les fonctionnaires pour gagner des parts de marché, sous prétexte que le privé est la panacée !
Le scandale a éclaté lorsque les organisateurs des JO ont constaté que des gardiens recrutés par G4S n’étaient pas venus travailler comme prévu. La défection de la firme privée a jeté un doute sur l’imposant dispositif de sécurité pour les JO (40.000 hommes), qualifié par le gouvernement d’«opération de sécurité la plus importante mise sur pied dans le pays depuis la Seconde Guerre mondiale ». En attendant, les militaires servent aussi à occuper les places invendues par erreur !